Keep calm and play the Harp.
Ze t-shirt. - Zazzle.fr
Ce n'est pas un secret, je suis harpiste. J'en ai déjà parlé à demi-mots, ici. Je ne sais pas trop d'où ça vient... j'ai commencé la musique petiote avec un grand classique, le piano, et petit à petit je me suis tournée vers le trad. A 14 ans, grosse chieuse, je demande une harpe. Première rencontre avec la Camac, via leur atelier à Mouzeil, qui par un coup de bol énorme s'avère être près d'Ancenis (Loire-Atlantique). Je n'ai pas pu visiter l'usine, bien sûr, mais le premier contact est particulier : les effluves des bois, les cordes qui résonnent, toutes les Telennoù sagement alignées le long des murs... et la mienne, une jolie Mélusine, qui est toujours là.
Et dire que j'ai la trouille de changer deux cordes... - Ancenis Mauges Mag.
Bref. La harpe ne me quitte pas, même à Paris, puisqu'elle est installée dans ma chambre - j'en suis d'ailleurs désolée, la moquette au sol étouffe toutes tes basses, vivement un carrelage ! Pour être tout à fait honnête, avec mon départ à Dublin, elle a plutôt joué le rôle de décoration d'intérieur - elle le fait très bien, là n'est pas la question, mais elle ne vibre plus du tout... La motivation me déserte, en ce moment, d'autant que la corne qui habitait le bout de mes doigts s'est fait la malle et que mes ongles poussent à une vitesse record. Ajoutez à cela deux cordes à changer et 38 à accorder d'oreille et on atteint des sommets dans l'inaction musicale.
Et bim, ma main droite en guest star!
J'étais donc d'autant plus contente d'aller assister à un concert de harpe à l'espace Camac de Paris, nouvellement rénové, qui m'a accueillie pendant toute une année, gratuitement, lorsque j'étais à demi orpheline. La Mélusine de concert me faisait les yeux doux dès que j'y mettais les pieds, mais peine perdue, je n'ai pas les sous. Le lieu, donc, a rouvert ses portes et ce fut l'occasion pour Jakez François et Claude Bouly -aka la madame la plus gentille du monde- de nous faire écouter deux styles totalement différents.
Patrizia Tassini (harpe classique) et Giorgio Marcassi (flûte) sont deux Italiens de formation classique, qui nous ont interprété des morceaux classiques comme la sonate pour flûte et harpe de Nino Rota ou encore la sublimissime (je pèse mes mots) Fantaisie sur la Moldau, un rêve, découvert dans un pub dublinois à l'occasion d'innombrables rugby matches. Oui oui.
Beau, donc, mais assez conventionnel, assez pour endormir Julien et me faire sourire -sérieux, mec, tu t'es endormi quoi ! La deuxième partie, après un entracte passé à faire la queue devant les toilettes (VIS MA VIE), est d'un tout autre esprit. La découverte est comme la claque dans la gueule, monumentale. Ladies & gentlemen, le Christine Lutz Quartet est une formation de jazz, composée d'une harpe électrique, d'une guitare, d'une contrebasse et d'une batterie jazz. Forcément. Le résultat est démentiel et j'ai passé une heure à me trémousser sur la chaise molletonnée mais inconfortable (VIS MA... ok j'arrête). Just for fun, et pour vous donner un aperçu de la bombassitude de la chose, voici Minor Swing, le standard qu'on ne présente plus :
Truc de ouf malade je vous dis. Et encore, là il manque la guitare et la contrebasse, sans compter le sourire jusqu'aux oreilles de Christine Lutz, absolument adorable. Ca doit être un truc chez les harpistes, on est hyper sympas. Sans compter la modestie, la sexitude, toussa... aheum.
Pour finir, un appel à l'aide : j'ai besoin de me motiver. J'ai besoin de vous ! Ca me tenterait bien de jouer avec des gens, même si j'ai beaucoup de mal à improviser pour cause de timidité musicale maladive. Si ça vous tente, il y a un peu de place dans ma chambre -ceci n'est pas une proposition malhonnête- ou alors on peut aussi réserver un studio à l'espace Camac. A vot' bon coeur !