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A Carrot in Paris

Diplomatie.

6 Mars 2011 , Rédigé par NnewïaM Publié dans #Coups de coeur

18h05, théâtre de la Madeleine. Une voix venue du devant de la scène nous enjoint d'éteindre nos téléphones portables. Nul doute, une sonnerie dans cette salle et l'on est assassiné par le regard de dizaines de personnes bien habillées. Après la salle Pleyel, c'est parti, nouvelle découverte, nouveau genre : le théâtre. Et pas n'importe lequel.

http://spectacles.premiere.fr/var/premiere/storage/images/theatre/salle-de-spectacle/salle/theatre-de-la-madeleine-paris/12154866-5-fre-FR/th_tre_de_la_madeleine_paris1_blog_view.jpg

Le théâtre de la Madeleine, c'est du stuc, des dorures et du velours rouge. Les loges sur le côté doivent coûter une fortune, mais mieux vaut ne pas y être : du balcon du deuxième étage, vue garantie imprenable sur toute la structure de la salle, et donc des loges en question. La scène, c'est autre chose, mais ce qui compte au théâtre, c'est le texte, non ?

 

Pas sûr. La mise en scène de Diplomatie, sobre, est importante : elle scande le texte, de par la lumière qui naît, petit à petit, et de par le son des chars qui se rapprochent inexorablement, inaudibles au début et bien là lorsque la lumière s'éteint sur le coup de théâtre final.

http://www.metrofrance.com/_internal/gxml!0/r0dc21o2f3vste5s7ezej9x3a10rp3w$haikd58wb0qk8o2ymg1beax7pvcq0ro.jpeg

Petit rappel de l'histoire, puisqu'il s'agit d'une histoire -presque- vraie : le général von Choltitz (Niels Arestrup) est chargé par Hitler, à la veille de la fin de la guerre, de détruire entièrement Paris. Au début de la pièce, un soldat détaille où sont placées les charges d'explosifs, en combien de temps la Seine dévastera tout l'est de la ville, combien d'hommes, enfin, seront placés pour attendre le général Leclerc qui marche vers Paris. L'ordre du Führer n'est finalement pas exécuté. Voilà pour l'Histoire avec un grand H.

La pièce ne diffère pas énormément, si ce n'est que von Choltitz est présenté comme un soldat sûr de lui, qui doute et qui, enfin, chancelle dans son bureau de l'hôtel Meurice. Devant lui, l'ambassadeur de la Suède à Paris, Raoul Nordling (le génial André Dussolier, impertinent et grave). Arrivé par une improbable entrée secrète, il se tient face au général, tantôt léger, grave ou nostalgique. Le spectateur connaît l'histoire, se trouve lui-même dans un ancien bâtiment parisien, mais il retient son souffle tout du long. Vers la fin, les téléphones sonnent, se décrochent, tombent. Nordling, debout et tendu, attend le verdict. Dehors, les chars.

http://media4.paperblog.fr/i/412/4121969/diplomatie-cyril-gely-niels-arestrup-andre-du-L-JgSaAC-175x130.jpeg

Une interprétation magistrale de deux grands comédiens, trois seconds rôles convaincants et du velours rouge. Une bonne soirée, en somme.

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S
<br /> <br /> Je kiffe Niels. Grave même. Ca doit être classe de le voir "en vrai", au théâtre, et tout. Je t'envie.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Dussolier aussi ! Quand il apparaît, avec sa voix, et sa prestance... J'espère bien pouvoir les revoir, ensemble dans une autre pièce ou pas :)<br /> <br /> <br /> <br />